La vie de Mary Baker Eddy
Son enfance
Sa vie d'adulte

Mary Baker Eddy, vers 1853. P00017
En 1843, Mary Baker a épousé un jeune entrepreneur en bâtiment plein de promesse, George Washington Glover. Ils ont déménagé dans la région des Carolines mais son époux, George, y est décédé le mois de juin suivant – trois mois avant la naissance de leur fils George. Elle a alors retrouvé un foyer et de l’aide pour elle-même et son fils en retournant dans la maison parentale au New Hampshire, jusqu’au décès de sa mère en 1849. L’année suivante, toujours en proie à des crises de maladies récurrentes et sans le soutien de sa mère, elle n’a pas eu d’autre choix que de confier George à la famille de leur dernière nurse.
En 1853, Mary Baker Glover s’est mariée avec un dentiste itinérant, Daniel Patterson, qui s’est avéré infidèle et sur lequel elle ne pouvait pas compter. Il l’a abandonnée en 1866 et, après plusieurs années de vie séparée, elle a demandé le divorce, en 1873, pour cause d’abandon.
A cet instant de sa vie, Mary Patterson souffrait de maladies chroniques, aggravées par la perte de plusieurs de ses proches. Elle était accablée par des problèmes de santé. Comme beaucoup de gens de son époque, elle préférait éviter les traitements rigoureux de la médecine classique du XIXe siècle, avec ses dangereux effets secondaires. Elle a alors recherché du soulagement au travers de nombreux traitements alternatifs de l’époque, allant des régimes alimentaires à l’hydropathie (traitement au moyen de l’eau). Elle a profité des longues absences de Daniel Patterson pour étudier attentivement l’homéopathie et pour essayer de comprendre pourquoi ce traitement s’évertuait à diluer ses composants au point qu’ils disparaissaient totalement du remède. Une fois, elle a essayé des pilules non médicamenteuses (connues aujourd’hui sous le nom de placebos) et en a conclu que la pensée du patient joue un rôle puissant dans le processus de guérison. En même temps qu’elle explorait de nouveaux remèdes, elle continuait de rechercher du réconfort et des idées au travers des récits de guérison contenus dans la Bible.
En 1862, alors que la guerre civile faisait rage en Amérique, Mary Patterson a demandé de l’aide à Phineas Quimby, un guérisseur à la mode, de Portland, dans l’état du Maine. Tout d’abord, sa santé s’est beaucoup améliorée avec les traitements de Quimby, traitements qui incluaient à la fois de la suggestion mentale et ce qui pourrait être appelé de nos jours, du toucher thérapeutique. Mais, rapidement, elle a connu une rechute. Elle est revenue alors vers Quimby, non seulement pour continuer les traitements, mais aussi pour en connaître davantage sur sa méthode. Pensant qu’il avait redécouvert une méthode de guérison divine, elle a passé des heures à discuter et à échanger des idées avec lui. Cependant, au fil du temps, elle en a conclu que la technique de Quimby reposait beaucoup sur sa forte personnalité et sur sa maîtrise de l’hypnose, plutôt que sur un quelconque principe divin.
Principales réalisations

Mary Baker Eddy avec un enfant, 1867-1868. P00080
C’est en 1866, alors qu’une chute sévère sur un trottoir gelé l’a obligée à rester alitée dans un état critique, qu’est survenu un événement décisif. Elle n’a pu faire appel à Quimby, décédé juste un mois plus tôt. Elle a alors demandé sa Bible, et après avoir lu un récit de guérison, elle s’est retrouvée soudainement rétablie. Plus tard, elle fera référence à ce moment particulier comme étant celui où elle a découvert la Science Chrétienne.
Mary Patterson ne pouvait expliquer aux autres ce qui s’était passé, mais elle savait que c’était le résultat de ce qu’elle avait lu dans la Bible. Au fil des semaines et des mois, cette conviction n’a cessé d’augmenter car elle parvenait à se guérir elle-même et les autres par la prière seule. Ceci l’a amenée à étudier assidûment les Ecritures, à développer sa pratique de la guérison et à enseigner sa méthode pendant neuf ans, jusqu’à ce qu’en 1875, elle publie Science et Santé. C’est dans ce livre qu’elle a détaillé sa compréhension de ce qu’est la « science » à l’origine de la méthode de guérison de Jésus. Elle a montré que l’œuvre de Jésus était à la fois naturelle et reproductible.

Mary Baker Eddy en novembre 1891. P00011
Les années suivantes, Mary Baker Eddy a enseigné son système de guérison à des centaines d’hommes et de femmes qui ont ensuite établi avec succès leur propre pratique de la guérison à travers les Etats-Unis et à l’étranger. En 1877, elle s’est mariée avec un de ses élèves, Asa Gilbert Eddy (1817-1882). Asa lui a offert un soutien indéfectible, ainsi que le nom de famille par lequel elle est généralement connue de nos jours. Bien que l’intérêt pour la Science Chrétienne ne cessait de croître, les églises chrétiennes déjà établies ont refusé d’adopter sa découverte. En 1879, elle a donc obtenu une charte pour l’Eglise du Christ, Scientiste, qu’elle a destinée « à commémorer la parole et les œuvres de notre Maître, et à rétablir le christianisme primitif et son élément perdu de guérison ». Deux ans plus tard, elle a fondé le Massachusetts Metaphysical College. C’est dans cette institution qu’elle a enseigné sa méthode de guérison à des centaines d’étudiants. En 1889, elle a fermé son College afin de se consacrer à une révision majeure de Science et Santé.
Mary Baker Eddy est maintenant devenue un professeur et un auteur très occupé, ainsi que le pasteur et le Leader du mouvement, en plein essor, de la Science Chrétienne. C’est en 1894 que les scientistes chrétiens vivant dans la région de Boston ont inauguré leur premier bâtiment d’église (L’Eglise Mère), construit sous la direction de Mary Baker Eddy. L’année suivante, elle a publié un manuel de l’église, établissant des directives qui sont toujours suivies aujourd’hui. Dans ce petit livre, elle a prévu comment doivent être conduits les services religieux sans clergé dans les églises de la Science Chrétienne du monde entier, où des membres élus localement lisent la « Leçon-Sermon » hebdomadaire, constituée de passages de la Bible et de Science et Santé. En 1898, elle a fondé la Société d’édition de la Science Chrétienne, la maison d’édition qui publie ses nombreuses œuvres, ainsi que les œuvres de ceux qui sont venus après elle.
Il est important de préciser que Mary Baker Eddy a découvert la Science Chrétienne vers la moitié de sa longue vie, et à une époque où les femmes ne pouvaient voter et elles n’étaient pas autorisées à prêcher, ni à entrer dans des séminaires ni à exercer la profession de médecin. Elle a continué de travailler jusqu’à son dernier jour. A l’âge de 87 ans, pour contrer la « presse à scandale » très répandue à l’époque (l’équivalent des tabloïds d’aujourd’hui), elle a fondé le Christian Science Monitor, avec pour mission de « ne nuire à personne, mais de bénir toute l’humanité ».
Mary Baker Eddy est décédée le 3 décembre 1910. Elle est inhumée au cimetière de Mont Auburn, à Cambridge, dans le Massachusetts. A cette époque, son église était en pleine expansion, aux Etats-Unis et à l’étranger. Son bestseller, Science et Santé, était en cours de sa première traduction en allemand. Des centaines d’hommages furent publiés dans des journaux du monde entier, comme dans le Boston Globe, qui écrivit : « Elle a accompli un travail magnifique et extraordinaire pour le monde et il ne fait aucun doute qu’elle a constitué une influence puissante en faveur du bien. »