Des femmes ayant marqué l’Histoire : Lily Egli
Lily L. Egli (c. 1898-1963) est la première professeure de Science Chrétienne en Suisse romande. Le Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1951 contient un récit de sa rencontre avec cette religion. En voici un extrait :
En 1917, après bien des chagrins, déceptions et maladies, je fus amenée à la Science Chrétienne, et j’assistai pour la première fois au culte du dimanche. Pendant la répétition à haute voix de l’oraison dominicale avec son interprétation spirituelle donnée dans Science et Santé par Mrs. Eddy, je fus immédiatement guérie d’un sentiment de solitude et d’abandon en entendant lire : « Notre Père-Mère Dieu, tout harmonieux. » J’eus tout de suite la joie d’avoir trouvé ma vraie famille… Je compris que j’avais enfin un Principe qui allait illuminer ma route.1
Lily Egli se rend chez une praticienne de la Science Chrétienne peu de temps après avoir assisté à ce service religieux. Ayant été élevée dans un milieu laïc, elle n’a encore jamais lu la Bible ni reçu le moindre enseignement religieux. Cependant, peu après cette récente expérience, elle écrit : « En rentrant de chez la praticienne, je trouvai une Bible. Ma reconnaissance envers notre bien-aimée Leader [Mary Baker Eddy] fut sans bornes, car grâce à elle, je découvris les trésors des enseignements de notre Maître [Christ Jésus].2
Nous savons peu de choses sur la vie personnelle de Lily Egli. Il se peut qu’elle se soit occupé d’enfants en bas âge, à Bâle, en Suisse. Elle a peut-être aussi habité Zurich à une époque antérieure.3 Alors qu’elle demeure à Londres, elle devient membre de La Première Eglise du Christ, Scientiste, (L’Eglise Mère), en 1927, une dizaine d’années après sa rencontre avec la Science Chrétienne. Il est intéressant de noter que Lily Egli a rapporté avoir été guérie par la prière l’année précédente, après s’être brûlée avec de l’eau bouillante.4
En 1940, elle est installée à Genève, en Suisse, où elle est inscrite pour la première fois comme praticienne dans le Christian Science Journal et le Héraut de la Science Chrétienne. Elle exerce sa pratique dans un appartement situé au 16, boulevard des Philosophes, proche de Première Eglise du Christ, Scientiste, Genève, dont elle est membre. Des documents indiquent qu’elle joue un rôle important dans l’activité de cette église filiale – au risque, parfois, de froisser quelques susceptibilités.
Outre sa pratique publique, sa bonne maîtrise de l’anglais (peut-être acquise durant un séjour en Angleterre) est l’un des facteurs qui la qualifie pour suivre le Cours Normal de L’Eglise Mère, en 1949. A la suite de ce cours, elle reçoit le titre de professeure de Science Chrétienne. Le Manuel de l’Eglise stipule que les élèves du Cours Normal « doivent avoir une connaissance approfondie de la langue anglaise ». (p. 90) Après avoir suivi le Cours Normal en anglais, à Boston, aux Etats-Unis, Lily Egli enseigne son Cours Primaire en français. Au moment où elle assume ses nouvelles fonctions, la ville où elle habite connaît une importance internationale croissante dans cette période de l’après-guerre. Genève devient le deuxième centre d’activités des Nations Unies après New York, où se trouve son siège.
Lily Egli ne s’est jamais mariée et elle est demeurée praticienne et professeure à Genève jusqu’à sa mort, en 1963. Comme c’est généralement le cas, l’association des élèves de Lily Egli est restée active après son décès. L’association a réuni ses membres chaque année et soutenu les activités de la Science Chrétienne, tout particulièrement en Suisse romande, jusqu’à sa dissolution en 2009.
Dans son article intitulé « Que notre lumière brille devant les hommes », Lily Egli écrit notamment ceci :
Nous sommes sans doute loin d’avoir tout démontré concernant la guérison et notre domination sur toutes choses, mais nous avons toujours assez de preuves de la protection de Dieu dans notre vie quotidienne pour présenter un visage heureux à notre famille, à nos amis et à ceux avec qui nous travaillons… Rappelons-nous qu’il y a toujours quelqu’un qui a besoin de notre lumière, qui a besoin de savoir que Dieu est l’Amour divin infini, et que l’homme est Son enfant bien-aimé. »5
- Egli, « En 1917, après bien des chagrins, déceptions… », Le Héraut de la Science Chrétienne, décembre 1951, 345.
- ibid.
- Deutsche National Bibliothek (Leipzig, Allemagne : Schwabe, 1940) ; Deutsche National Bibliothek (Leipzig, Allemagne : Orell Füssli, 1920).
- Egli, « En 1917, après bien des chagrins, déceptions…, »
- Egli, « Letting Our Light Shine Before Men », 763-764.