Extraits de documents : Des femmes médecins écrivent à Mary Baker Eddy

Programme du Massachusetts Metaphysical College, Boston. 1886 ; portrait de M. Augusta Fairchild (tiré de A Woman of the Century [Une femme de notre siècle], Willard and Livermore, 1893), R00051 ; portrait de Julia A.D. Adams, P00270 ; circulaire imprimée de la Swedish Movement Cure Institution, institution fondée par M. Augusta Fairchild à Hannibal, Missouri, 667A.72.012.
Certaines de ces femmes écrivent à Mary Baker Eddy parce qu’elles veulent se procurer son livre Science et Santé avec la Clef des Ecritures. D’autres le lisent déjà. La plupart reconnaissent l’importance de la spiritualité dans la guérison, même si elles exercent la médecine classique. Certaines ont même écrit elles-mêmes des livres dans lesquels elles reconnaissent ce lien. Les Documents Mary Baker Eddy contiennent bien d’autres exemples, mais nous avons choisi de mettre en lumière quelques-unes de ces personnes à l’occasion du Mois de l’Histoire des femmes aux Etats-Unis. [N.d.r. : ce blog a été publié en anglais en mars 2022.]
Lucretia W. Hart
Cette thérapeute autodidacte mais apparemment efficace écrit à Mary Baker Eddy en mars 1884 : « J’ai exercé la médecine pendant 31 ans dans l’Etat du Wisconsin et, parallèlement, j’ai mis au monde et élevé 9 enfants, et je suis une femme toujours active. Les médecins m’ont souvent demandé de leur expliquer la méthode de mon succès, mais j’en ai été incapable. » Selon Madame Hart, les gens disent d’elle qu’elle est spiritualiste, eu égard à ce qu’elle est capable de faire. Elle répond qu’elle ignore ce qui la rend si efficace, ajoutant : « Mais ce que je sais, c’est qu’il y a un pouvoir dans la prière et que le Christ est le justicier de tous nos torts. » 1 Elle écrit à Mary Baker Eddy pour en savoir plus sur la Science Chrétienne et commande par la suite plusieurs brochures : La guérison chrétienne, The Science of Man [La Science de l’homme] et The Peoples God [Le Dieu des peuples].
Alice B. Stockham
Parmi les femmes médecins éminentes qui correspondent avec Mary Baker Eddy, Alice Stockham est reconnue pour être la cinquième femme médecin diplômée aux Etats-Unis, ainsi qu’un défenseur de l’égalité des sexes, du contrôle des naissances et de l’abstinence totale d’alcool. Elle écrit à Mary Baker Eddy en septembre 1883 : « J’ai entendu parler de votre science de la guérison, j’ai entendu que vous l’enseignez, et je souhaite en savoir plus à ce sujet. » Elle ajoute : « Avez-vous un ouvrage sur la cure mentale, et si oui, comment l’acheter ? » 2 Par la suite, Madame Stockham sera elle-même l’auteure de plusieurs livres sur la santé des femmes, dont Tokology: A Book for Every Woman [Obstétrique : Un livre pour toutes les femmes], publié en 1885.3
Elmina M. Roys-Gavitt
Autre femme médecin écrivant à Mary Baker Eddy, Elmina M. Roys-Gavitt est diplômée du Woman’s Medical College of Pennsylvania en 1867. Elle est la première femme médecin connue à exercer à Toledo, dans l’Ohio. Elle est la fondatrice et la rédactrice en chef du Woman’s Medical Journal, rebaptisé plus tard le Medical Woman’s Journal. Dans une courte lettre, elle veut seulement savoir combien coûtent six exemplaires de Science et Santé, indiquant qu’elle en vendra probablement à d’autres personnes. En réponse, le secrétaire de Mary Baker Eddy, Calvin A. Frye, lui envoie des renseignements pour devenir agent commercial.4
Julia A. D. Adams
Cette femme médecin homéopathe est l’une des femmes qui ont été formées dans des écoles de médecine, ont exprimé leur intérêt pour la Science Chrétienne et ont franchi l’étape suivante en étudiant avec Mary Baker Eddy ou l’un de ses élèves. Julia A. D. Adams est diplômée du Cleveland Homeopathic Medical College de Cleveland, dans l’Ohio. En 1886, elle suit le Cours Primaire et le Cours Normal de Science Chrétienne avec Mary Baker Eddy. Elle fonde ensuite l’Oakland Christian Science Institute et figure dans le répertoire du Christian Science Journal jusqu’en 1889.
M. Augusta De Forrest Brown
Diplômée du Woman’s Medical College de Chicago en 1883, Augusta De Forrest Brown fréquente le conservatoire de Milan, où elle étudie la relation entre la voix et la santé physique. Elle écrit pour la première fois à Mary Baker Eddy en octobre 1885 et partage son intérêt pour la méthode de guérison de celle-ci :
Je suis en train de lire vos livres, et je meurs d’envie d’en savoir davantage sur votre méthode de guérison divine. En lisant votre Science de la Santé, j’ai eu une illumination de l’Ame, ce à quoi je ne me serais jamais attendue. Pendant des années, je n’ai jamais quitté le chevet des malades sans demander à Dieu de m’aider et, bien souvent, force m’a été de constater que ce n’est que grâce à lui qu’ils ont été sauvés. Mais il ne m’était jamais venu à l’esprit que Lui seul avait le pouvoir de guérir, et de sauver.5
Intéressée par la Science Chrétienne, Madame Brown suit le Cours Primaire (1885) et le Cours Normal (1886) avec Mary Baker Eddy. Elle est ensuite praticienne et professeure de Science Chrétienne à New York pendant plusieurs années.
M. Augusta Fairchild
Diplômée du New York Hygeio-Therapeutic College en 1861, cette femme médecin travaille ensuite au Western Hygeian Home, un établissement hydrothérapique à St. Anthony’s Falls, dans le Minnesota. En 1879, elle publie How to Be Well [Comment être en bonne santé], un livre qui explique comment soigner les malades par l’hygiène. Alors qu’elle exerce par la suite la médecine à Hannibal, dans le Missouri, Madame Fairchild écrit à Mary Baker Eddy :
Votre livre m’arrive comme une boisson rafraîchissante. Je suis prête à recevoir vos enseignements. J’aspire à être de plus en plus utile au fil des ans. Je suis membre de l’Eglise nouvelle. Je n’ai absolument aucun préjugé. Je souhaite suivre un cycle de conférences avec vous dès que mes affaires me le permettront.6
Finalement, Madame Fairchild étudie la Science Chrétienne avec Silas J. Sawyer, élève de Mary Baker Eddy, et ses lettres indiquent qu’elle guérit d’autres personnes grâce à ce qu’elle a appris. En 1890, elle écrit un autre livre, Woman and Health: A mother’s hygienic hand book [Les femmes et la santé : Le manuel d’hygiène d’une mère]. Elle fonde également le Fairchild Sanitarium à Quincy, dans l’Illinois, qui restera ouvert jusqu’à sa retraite en 1903.
Eclairage complémentaire
Bien que ces femmes médecins, ainsi que plusieurs autres, aient étudié la Science Chrétienne avec Mary Baker Eddy et l’aient même pratiquée pendant quelques années, elles semblent toutes être revenues à l’exercice de la médecine classique. Peut-être que ce qu’elles ont appris en Science Chrétienne a influencé leur manière de soigner les malades par la suite. Même si beaucoup reconnaissent le lien naturel entre la santé des femmes et la spiritualité, il semble que des incompatibilités soient apparues dans leur tentative de fusionner les deux méthodes de guérison. Silas J. Sawyer, qui a enseigné Madame Fairchild, semble y faire allusion dans une lettre à Mary Baker Eddy :
Il y a de fortes chances que vous ayez une Dr M. A. Fairchild dans votre prochaine classe. Elle est venue me voir, a suivi le Cours Primaire, est retournée chez elle à Hannibal dans le Missouri, où elle a continué à exercer sa médecine physique, ses massages, qu’elle mélange avec la métaphysique… Quand vous lui donnerez le cours, elle sera d’accord avec vous, elle se délectera du mot vérité, puis s’emploiera à adapter tous vos enseignements selon sa croyance d’une « corrélation avec la vérité. » 7
Bien que Sawyer conseille toujours à Madame Fairchild d’étudier avec Mary Baker Eddy, elle revient finalement à l’exercice de la médecine classique.
Mary Baker Eddy explique cette incompatibilité entre la Science Chrétienne et les pratiques matérielles à un autre élève :
J’ai posé le fondement solide de tous mes succès dans l’établissement de la cause de la Science Chrétienne en adhérant strictement, dans mes enseignements, ma pratique et mes écrits, à l’unique déclaration et à sa preuve, que tout est Entendement, et qu’il n’y a pas de matière ! Il n’y a donc pas de mélange avec la matière, car c’est là une science purement divine, c’est-à-dire mentale, et non matérielle dans ses méthodes.8
Mary Baker Eddy encourage vivement ces femmes à étudier la Science Chrétienne, ne serait-ce que pour s’informer sur une méthode de guérison efficace. Mais elle sait qu’elles doivent guérir spirituellement, et non par des méthodes matérielles, pour pratiquer la Science Chrétienne. Les Documents Mary Baker Eddy nous offrent un aperçu fascinant de l’intersection de la guérison et de la foi telle que l’ont vécue ces femmes pionnières dans leur domaine.
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- Lucretia W. Hart à Mary Baker Eddy, 31 mars 1884, IC675B.75.030, https://mbepapers.org/?load=675B.75.030.
- Alice Bunker Stockham à Mary Baker Eddy, 12 septembre 1883, IC714B.86.033, https://mbepapers.org/?load=714B.86.033.
- « Tokologie » fait référence à l’étude de l’accouchement, à la profession de sage-femme et à l’obstétrique. Pour en savoir plus sur Alice B. Stockham et son intérêt pour la Science Chrétienne, voir « Women of History: Alice B. Stockham » (en anglais), https://www.marybakereddylibrary.org/research/women-of-history-alice-b-stockham/.
- Elmina M. Roys Gavitt à Mary Baker Eddy, 29 juin 1884, IC673B.74.056, https://mbepapers.org/?load=673B.74.056.
- M. Augusta De Forrest Brown à Mary Baker Eddy, 17 octobre 1885, IC342.47.007, https://mbepapers.org/?load=342.47.007.
- M. Augusta Fairchild à Mary Baker Eddy, 11 septembre 1884, IC667A.72.011, https://mbepapers.org/?load=667A.72.011.
- Silas J. Sawyer à Mary Baker Eddy, 18 juillet 1885, IC237AP2.38.007, https://mbepapers.org/?load=237AP2.38.007.
- Mary Baker Eddy à A. J. Swarts, 29 août 1884, V00826, https://mbepapers.org/?load=V00826.