La Science Chrétienne sur les campus universitaires

Membres de l’organisation de la Science Chrétienne à l’université Ndejje à Kampala, en Ouganda, en 2022. Photo de Ssenabulya Elvis. Avec l’aimable autorisation de l’organisation de la Science Chrétienne à l’université Ndejje.
Les débuts : littérature et conférences, Wellesley et Harvard
Avant le développement des C.S.O., il existait déjà un intérêt pour que la Science Chrétienne soit partagée dans les universités. Par exemple, un avis dans le Christian Science Journal du mois de décembre 1885 annonçait que le livre de Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, avait été placé dans les bibliothèques de plusieurs universités.3
En avril 1901, Carol Norton a donné une conférence devant une large assemblée à l’université Cornell sur le thème « A Third of a Century of Christian Science », [Trente années de Science Chrétienne]. Cette conférence a été parrainée par l’administration de l’université.4
L’empreinte laissée par les premières activités des C.S.O. est visible dans les liens que les étudiantes du Wellesley College, une université réservée aux femmes et située à Wellesley, dans le Massachusetts, ont noués entre elles. Au printemps 1901, les étudiantes de Wellesley College ont écrit individuellement des lettres à Mary Baker Eddy. Elle leur a répondu :
Permettez-moi de vous dire que vos aimables vœux de Pâques ont la chance d’être exaucés. Même si je n’ai que peu de temps pour les échanges épistolaires, je ne peux me priver du plaisir d’adresser un mot aux « neuf » de Wellesley – pour vous remercier de vos chères lettres, chacune d’entre elles ayant assurément un caractère unique… Nourrissez vos espoirs les plus élevés et vous aiderez le monde entier à devenir meilleur et plus sage, grâce au choix précoce que vous avez opéré de la seule chose qui est nécessaire.5
De la même façon, des étudiants de diverses universités de Boston et de Cambridge se réunissaient hors des campus entre 1898 et 1904, pour faire connaissance tout en écoutant des conférenciers parler de la Science Chrétienne.6
C’est peut-être par désir de formaliser ses activités et de les déplacer sur le campus de l’université de Harvard que l’étudiant Wilfred Cole a entamé en 1904 une correspondance avec Mary Baker Eddy, lui demandant d’inclure une disposition dans le Manuel destinée aux organisations de la Science Chrétienne dans les universités. Elle lui a envoyé un projet de statut, auquel il a répondu : « Je ne saurais exprimer assez fortement ma gratitude, face à la perspective des possibilités glorieuses qui s’ouvrent désormais au monde de l’éducation. »7
En mars 1904, Mary Baker Eddy a demandé que le statut soit inséré dans le Manuel.8 Voici sa forme actuelle :
Les membres qui ont un bon renom auprès de L’Eglise Mère, qui sont professeurs, chargés de cours ou étudiants dans une université, peuvent constituer et diriger une organisation de la Science Chrétienne dans cette université, à condition que ses règlements le permettent. De même, des membres jouissant d’un bon renom auprès de L’Eglise Mère, qui sont diplômés de cette université, peuvent devenir membres de l’organisation en adressant une demande aux membres actifs, et à la suite d’un vote unanime de ces derniers, si les règlements de l’université le permettent. Lorsqu’il y est appelé, un membre du Conseil responsable de l’organisation des Conférences peut donner une conférence pour cette organisation d’université.9
Quelques mois plus tard, un groupe d’étudiants et d’anciens étudiants de Harvard a créé la première organisation officielle de la Science Chrétienne. Le groupe a ensuite partagé les détails d’une réunion de témoignage qu’ils avaient organisée, dans une lettre adressée à Mary Baker Eddy qui a été publiée dans le Sentinel :
Un étudiant en dernière année et un étudiant en droit ont évoqué les bons résultats obtenus grâce à l’étude quotidienne de Science et Santé. L’étudiant en dernière année a déclaré qu’il pouvait accomplir davantage de travail universitaire quotidien s’il intercalait entre ses travaux la lecture de notre livre d’étude. L’étudiant en droit a déclaré que cette étude avait remplacé la morosité et la crainte qui prévalaient au début de chaque journée par un sentiment de confiance et de paix…10
La page du premier répertoire des organisations de la Science Chrétienne, en septembre 1910, issue du Christian Science Journal.
Activité des premières C.S.O.
Les C.S.O. ont été inscrites dans le répertoire du Journal pour la première fois en septembre 1910, tout d’abord aux Etats-Unis, dans des universités de la côte Est et du Midwest. Elles étaient alors appelées « Sociétés de la Science Chrétienne ». Même si les C.S.O. étaient encore principalement situées dans ces mêmes régions au milieu des années 1930, huit avaient été créées en Californie, une à Seattle, dans l’Etat de Washington, et une à Austin, au Texas. De plus, à cette époque, il y avait deux C.S.O. au Royaume-Uni, à l’université de Cambridge et à l’université d’Oxford.
A partir de 1927, certains groupes ont été appelés « organisations » plutôt que « sociétés ». Ce changement a été progressif, jusqu’à ce qu’en juin 1942, tous les groupes aient changé de nom.
On trouve un exemple des activités des premières C.S.O. dans un article du Sentinel de 1913 sur la « Société de l’université de Chicago ». Ce groupe organisait des réunions bimensuelles ouvertes à la fois aux scientistes chrétiens et aux étudiants du campus universitaire. La même année, il a également organisé une conférence publique, au cours de laquelle Derwent S. Whittlesey a expliqué que les réunions régulières constituaient un moyen de gérer les contraintes de la vie universitaire :
… Peu importe la force de l’ancrage mental [de l’étudiant], les réunions bimensuelles de la société où l’on partage nos expériences l’aident […] à appliquer sa foi en Dieu aux besoins quotidiens d’une vie universitaire active. C’est là qu’il acquiert le courage de résister au défi des critiques modernes faites à la Bible, et de rester calme, certain d’avoir trouvé dans la Science Chrétienne une règle de vie scientifique et en même temps chrétienne… 11
Développement international
L’activité officielle des C.S.O. a commencé en dehors des Etats-Unis en 1929, avec la création d’une C.S.O. à Oxford. D’autres exemples, qui ne sont pas exhaustifs, incluent un groupe à l’université de Sydney, mentionné pour la première fois dans le Journal en 1949. Un autre a été mentionné à l’université de Paris en 1953. Les membres de l’université de Buenos Aires ont formé une C.S.O. en 1960, la première à avoir été répertoriée en Amérique du Sud. A partir de 1969, des C.S.O. ont été créées dans les villes de Jakarta et Yogyakarta, en Indonésie.12
Un groupe informel de scientistes chrétiens qui étudiaient dans les universités de Tokyo s’est également formé afin de tenir des réunions. Ils ont présenté une conférence de la Science Chrétienne (parrainée par le Conseil des directeurs de la Science Chrétienne) en 1968. Un membre de la C.S.O. a noté que la conférence l’avait éclairé sur la manière dont il pouvait suivre le plan de Dieu pour ses études.13
Des étudiants et des professeurs ont formé une C.S.O. à l’université Marien Ngouabi de Brazzaville (République du Congo) en mars 2003. A cette époque, le groupe tenait des réunions hebdomadaires informelles, une réunion par mois étant consacrée aux témoignages de guérison.14
En 2024, les C.S.O. sont actives dans les pays suivants : Bénin, Burundi, Cameroun, République démocratique du Congo, Libéria, République du Congo, Nigéria, Rwanda, Togo, Ouganda, Royaume-Uni et Etats-Unis. A différentes époques, L’Eglise Mère a nommé des représentants régionaux pour soutenir les scientistes chrétiens dans leur volonté de former des C.S.O. Actuellement, il existe des représentants pour les pays anglophones, francophones, germanophones, lusophones et hispanophones du monde entier. Vous pouvez contacter l’équipe de soutien aux C.S.O. de L’Eglise Mère à [email protected] ou à [email protected].
Qu’est-ce qu’une C.S.O. ?
Les C.S.O. existent pour assurer une présence publique de la Science Chrétienne dans les universités. La gamme d’activités est variée et souvent propre à chaque entité. Les C.S.O s’engagent fréquemment dans des activités qui incluent l’organisation de réunions régulières, la participation à des évènements interconfessionnels et le parrainage de conférences de la Science Chrétienne. Ces activités existent depuis l’adoption du statut du Manuel en 1904.
Etant donné que ce statut ne mentionne que l’organisation de conférences, quelles autres activités une C.S.O. peut-elle entreprendre ? L’Eglise Mère a élaboré ses propres directives au fil des ans pour aider à rendre son activité conforme aux autres sortes d’organisations au sein de l’Eglise. Cela s’est notamment traduit par diverses recommandations et exigences (depuis annulées) pour que les C.S.O. inscrites dans le Journal s’organisent autour de statuts, en nommant des officiers, notamment un lecteur chargé de conduire les services religieux hebdomadaires ou bimensuels. Plus précisément, les services étaient censés ressembler aux services de témoignage des églises filiales de la Science Chrétienne.15
A l’automne 1980, par exemple, la C.S.O. de l’université du Maryland tenait des réunions de témoignage hebdomadaires le lundi à midi. Ils avaient déjà prévu une conférence pour le printemps sur le thème « Arrêtez de conspirer contre vous-même ! » En outre, ils ont maintenu (et continuent de maintenir) une salle d’étude sur le campus « ouverte à tous pour des études religieuses ».16
Bulletin d’information de l’organisation à l’université, juin 1970. Archives de l’église, La Première Eglise du Christ, Scientiste.
Un changement dans l’approche des activités des C.S.O.
Au début des années 1990, L’Eglise Mère a pris ses distances avec les listes d’exigences exhaustives qui étaient requises mais qui ne figuraient pas dans le statut du Manuel consacré aux C.S.O. En novembre 1996, un statut du directeur exécutif du service de la secrétaire de L’Eglise Mère a paru dans le Journal. Il incluait ce qui suit :
Notre service a incité les organisations de la Science Chrétienne (C.S.O.) dans les universités du monde entier à réexaminer leurs objectifs par une étude approfondie du statut du Manuel de l’Eglise, Article XXIII, Section 8, et les a soutenues lors de ce processus. En conséquence, les membres des C.S.O. font connaître la Science du Christ à ceux qui cherchent des réponses spirituelles et ils guérissent des problèmes importants au sein de leurs communautés universitaires.17
L’Eglise a commencé à promouvoir une plus grande flexibilité dans les C.S.O., afin qu’elles puissent répondre au mieux et au cas par cas aux besoins de chaque université. Dans l’optique de repenser ce que pouvait être une C.S.O., l’auteur de cet article a fondé une C.S.O. dans l’université de Mary Washington (Fredericksburg, Virginie) en 2002, avec un seul membre. L’année suivante, il a organisé une conférence de la Science Chrétienne pour le campus.
Cette nouvelle approche a conduit à une plus grande diversité d’activités. Par exemple, entre 2005 et 2007, les étudiants d’une C.S.O. de l’université d’Arizona se sont réunis presque chaque semaine, s’asseyant sur une terrasse pour partager leur inspiration et des témoignages. Parfois, les membres du groupe apportaient des passages de la Bible ou des écrits de Mary Baker Eddy qui leur avaient été utiles ou qui leur semblaient pertinents pour résoudre les problèmes du campus.18 Les C.S.O. peuvent également organiser des réunions plus formelles : celle de Principia College à Elsah, dans l’Illinois, organise actuellement des services religieux le dimanche et le mercredi, ainsi que d’autres activités qui incluent des chants de cantiques et des discussions informelles.
Pour être inscrites dans le Journal, les nouvelles C.S.O. doivent compter au moins un membre de L’Eglise Mère qui soit étudiant ou enseignant dans une faculté, et le groupe doit se conformer au règlement de l’université. Puisqu’il n’existe pas d’exigences officielles spécifiant quand et comment organiser les réunions, les C.S.O. peuvent se réunir selon leur propre calendrier et dans les formats qui répondent le mieux à leurs besoins.
Quelles autres activités les C.S.O. peuvent-elles conduire ?
Les activités des C.S.O. continuent d’inclure l’accueil d’intervenants pour des discussions interconfessionnelles ainsi que des conférences. A la fin des années 1960, par exemple, une C.S.O. informelle de l’université de Stockholm, a parrainé un évènement visant à faire connaître la Science Chrétienne à d’autres groupes religieux. L’évènement a connu un tel succès qu’il a été prévu d’organiser par la suite une série plus importante de rencontres interreligieuses.19
Certaines C.S.O. gèrent des lieux où les membres de la localité peuvent trouver un refuge spirituel et la guérison spirituelle. La C.S.O. de l’université de Houston gère actuellement une salle avec de la littérature de la Science Chrétienne, ouverte plusieurs heures par semaine. D’autres C.S.O. distribuent des magazines, notamment le Christian Science Monitor, lors d’évènements tels que les salons étudiants .
De nombreux exemples de l’impact de l’activité des C.S.O. incluent des témoignages publiés dans les magazines de la Science Chrétienne. Par exemple, une étudiante n’avait pas réussi à trouver de logement au début du semestre. Elle avait tout essayé, mais sans succès. Un jour, voyant le panneau indiquant la C.S.O. du campus, elle a décidé d’entrer et de demander de l’aide. Un membre de la C.S.O. a partagé quelques idées spirituelles tirées de la Bible, et ils ont prié ensemble. Peu de temps après, l’étudiante est retournée dans les locaux de la C.S.O. pour annoncer avec gratitude qu’elle avait trouvé un logement.20
Un membre d’une C.S.O. au Cameroun a raconté comment il avait été guéri d’une grave brûlure survenue alors qu’il préparait son déjeuner. Il devait diriger la réunion de la C.S.O. plus tard dans la journée, et il s’est senti poussé par la prière à y assister. Lorsqu’il est rentré chez lui ce soir-là, il avait oublié le problème. En fait, son état s’était considérablement amélioré, et il a été guéri en quelques jours.21
Avez-vous des récits à partager au sujet des C.S.O. ?
Cet article est aussi disponible sur nos sites en allemand, anglais, espagnol et portugais.
- Voir « Privilège des membres » dans Mary Baker Eddy, Manuel de L’Eglise Mère , (Boston: The Christian Science Board of Directors), p. 73.
- Les C.S.O. sont répertoriées dans le Christian Science Journal et le Héraut de la Science Chrétienne et sur le site internet de JSH-online.
- « During the past year a faithful and energetic worker… » [L’année passée, un travailleur sincère et dynamique…], Journal, décembre 1895, p. 352.
- « The Lectures » [Les conférences], Christian Science Sentinel, 18 avril 1901, p. 525-526. Pour en savoir plus sur Norton, voir Yvonne Caché von Fettweis et Robert Townsend Warneck, Christian Healer: Amplified Edition (Boston: The Christian Science Publishing Society, 2009), p. 480-481.
- Mary Baker Eddy à Emma Shipman / Etudiantes de premier cycle du Wellesley College, 13 avril 1901, L08916.
- Voir « Christian Science Society of Harvard University » [La société de la Science Chrétienne de l’université de Harvard], dans « Progress of Christian Science » [Les progrès de la Science Chrétienne], Journal, mai 1912, p. 100-101. Le 26 février 1904, un étudiant de Harvard, Edwin C. Johnson, a écrit à Mary Baker Eddy pour lui demander la permission d’accueillir des conférenciers sur le campus. Voir 683a.77.013.
- Wilfred G.G. Cole à Mary Baker Eddy, 24 février 1904, 057.16.002.
- Mary Baker Eddy au Conseil des directeurs de la Science Chrétienne, 4 mars 1904, L00850.
- Mary Baker Eddy, Manuel, p. 73. Ce statut est tiré de l’Article XXIII, Section 8.
- « Letters to our Leader » [Lettres à notre Leader], Sentinel, 1er juillet 1905, p. 710.
- « The Lectures », Sentinel, 19 juillet 1913, p. 913.
- Ce groupe a été inscrit sous le nom Jogjakarta dans le répertoire du Journal .
- « From Tokyo, Japan » [De Tokyo, au Japon] dans News from College Organizations [Des nouvelles des C.S.O.], février 1969. Archives de l’Eglise.
- Archives de l’Eglise.
- Voir par exemple « Item of Interest » [Un sujet d’intérêt], Sentinel, 28 octobre 1933, pp. 171-172. Voir également La Première Eglise du Christ, Scientiste : « Recommendations regarding bylaws for Christian Science organisations at colleges and university » [Recommandations relatives aux statuts des organisations de la Science Chrétienne à l’université] et « Some facts about creating Christian Science organisations at colleges and university » [Quelques éléments relatifs à la création d’organisations de la Science Chrétienne à l’université], août 1967, Archives de l’Eglise, boîte 47895, dossier F295616. Voir aussi La Première Eglise du Christ, Scientiste : « The Meetings of Christian Science Organizations » [Les réunions des organisations de la Science Chrétienne], dans l’annexe E du « Reference Notebook for Regional Assistance » [Cahier de référence pour l’aide régionale], 1984, Archives de l’Eglise, boîte 47895, dossier 279324.
- Organisation de la Science Chrétienne à l’université du Maryland aux églises du Christ, Scientiste de la région du Maryland et du District de Columbia, septembre 1980, Archives de l’Eglise, boîte 47895, dossier 201344671.
- Dorothy Howell Cork, « Sharing the Christ message—a healing force in cities and on college campuses » [Partager le message du Christ – une force de guérison en ville et sur les campus universitaires], Journal, novembre 1996, p. 46. Voir également Evan Mehlenbacher, « CSO’s—Making the Connection » [Les C.S.O. – établir un contact], Journal, novembre 1992, pp. 43–44.
- Expérience personnelle de l’auteur.
- « Spiritual fellowship and brotherhood in action » [La communion spirituelle et la fraternité en action], dans College Organization Newsletter, novembre 1970. Archives de l’Eglise.
- Beverly Goldsmith, « College housing crunch yields to prayer » [La crise du logement universitaire cède à la prière], Sentinel, 20 octobre 2005, publié sur internet.
- Bernard Sango Njanseb, « Guérison rapide d’une brûlure », Le Héraut de la Science Chrétienne, juillet 2013.