Mary Baker Eddy a-t-elle écrit « Une fois par jour, le matin… » ?

On nous interroge parfois à propos de l’authenticité d’un document qui commence par « Une fois par jour, le matin, priez de cette manière : Oh Amour Divin, remplis-moi d’amour pour tous… »

Il s’agit de l’extrait d’une lettre adressée à « M. Knapp », probablement Ira Oscar Knapp, qui était à l’époque membre du Conseil des directeurs de la Science Chrétienne. Il est signé « Mère », titre affectueux donné par les élèves de Mary Baker Eddy à leur professeure. Cela suggère qu’elle pourrait en être l’auteure. Bien que la lettre originale n’existe plus, nous en avons trouvé une copie dans les archives du sénateur William E. Chandler à la Société historique du New Hampshire [New Hampshire Historical Society] (NHHS).¹ Comment la copie d’une lettre de Mary Baker Eddy s’est-elle retrouvée dans les archives d’un sénateur américain du New Hampshire ? L’explication est liée à la participation importante de Chandler dans le « Procès des Proches », en tant qu’avocat. Il intente un procès en mars 1907, au nom du fils de Mary Baker Eddy, George Glover, et d’autres prétendus « proches ». Ils prétendent que Mary Baker Eddy est atteinte d’incapacité mentale et que les membres de sa maison et de son église ont la mainmise sur ses finances.² Selon Peter Wallner, ancien directeur de la bibliothèque de la NHHS, le New York World a engagé William Chandler pour s’occuper de l’affaire « en raison de son aversion pour la Science Chrétienne et Mary Baker Eddy ». A une époque où fleurissent la presse à sensation et la recherche du scandale, le World voit dans ce procès un moyen de multiplier ses ventes.³ Le procès n’a finalement pas lieu et, en définitive, l’affaire est classée sans suite en août 1907.⁴ Le fils adoptif de Mary Baker Eddy, Ebenezer J. Foster Eddy, s’est joint à l’action en justice peu après le dépôt de la plainte.⁵ Avant les audiences d’août 1907, il remet à William Chandler un paquet contenant 20 copies de lettres destinées à servir de preuves lors du procès. Ce paquet comprend la lettre écrite à Ira Knapp.⁶ En comparant les 20 copies aux lettres qui font partie de la collection de la Bibliothèque, nous avons identifié 12 lettres écrites de la main de Mary Baker Eddy, une lettre écrite de la main de Laura Sargent et une lettre comportant des corrections de Mary Baker Eddy. Il s’avère que Foster Eddy a envoyé à William Chandler des documents qui, selon lui, pouvaient sans erreur être attribués à Mary Baker Eddy.

Mais comment Foster Eddy s’est-il procuré une lettre adressée à Ira Knapp ? Une explication possible est que, durant une courte période, entre 1890 et 1891, il a vécu avec les Knapp dans leur maison de Roslindale, dans le Massachusetts.⁷ Bien que nous ne puissions être certains de l’authenticité de cette lettre, il est probable que Mary Baker Eddy en soit l’auteure originale et que seule une copie ait survécu.

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