Mary Baker Eddy a-t-elle un jour touché un lion ?
Gravure : « La réponse de Daniel au roi », d’après le tableau du même titre de Briton Rivière, 1892. 0.2310. J.B. Pratt. Cette œuvre revêtait une importance spirituelle pour Mary Baker Eddy. Elle avait fait accrocher une reproduction du tableau dans sa maison de Pleasant View puis à Chestnut Hill. En savoir plus (en anglais) sur le tableau.
On nous interroge parfois sur une expérience au cours de laquelle Mary Baker Eddy aurait visité un cirque et approché un lion en cage. L’histoire est-elle vraie ?
En explorant les collections de la Bibliothèque Mary Baker Eddy, notre équipe de recherche a trouvé deux références de ce genre. L’une d’entre elles figure dans les souvenirs de William Bradford Turner, un praticien de la Science Chrétienne qui a fait partie du Comité des Leçons bibliques de L’Eglise Mère avec cinq autres scientiste chrétiens, dont l’élève de Mary Baker Eddy, Julia Bartlett (article en anglais). Bien que William Turner n’ait jamais rencontré Mary Baker Eddy personnellement, il l’a entendue s’exprimer à de nombreuses occasions.1
Dans ses souvenirs, Turner inclut l’anecdote suivante, dont Julia Bartlett lui a fait part :
« Un grand cirque va arriver en ville », fit remarquer un jour [Mary Baker Eddy] à Mademoiselle Julia [Bartlett] de façon soudaine. « M’y accompagnerez-vous ? demanda-t-elle. C’est la ménagerie qui m’intéresse, on dit qu’elle est d’une qualité exceptionnelle. »
Nous nous sommes arrêtées devant la cage aux lions… En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Mary Baker Eddy était passée sous la [corde de sécurité] ; l’instant d’après, sa main était posée sur la patte du lion près du bord de la cage qui était juste devant elle. Elle a laissé sa main là, tout en regardant en face la grande bête majestueuse pendant un moment ; puis, aussi rapidement, elle est repassée sous la [corde]. « Venez Julia, c’est tout. » 2
Le deuxième récit est tiré d’un souvenir de David S. Robb, un scientiste chrétien de London, dans l’Ontario, au Canada. Robb a vécu pendant un certain temps avec Hanover P. Smith, qui avait travaillé auparavant dans la maison de Mary Baker Eddy. Robb a inclus, dans ses souvenirs, une anecdote concernant Mary Baker Eddy et un lion, dont Smith lui avait fait part :
Un jour, (Smith) nous a raconté sa visite au cirque avec Mary Baker Eddy. Il dit qu’elle s’est tournée vers lui et lui a demandé : « Hanover, aimeriez-vous aller au cirque cet après-midi ? » « J’aimerais beaucoup », a-t-il répondu. Lorsqu’ils ont atteint l’enceinte du cirque, elle s’est dirigée tout de suite vers l’endroit où se trouvaient les animaux sauvages. Il y avait un grand lion qui n’avait manifestement pas mangé, car il rugissait comme seul un lion peut le faire. Mary Baker Eddy est allée droit vers la cage et s’est arrêtée devant le grand roi des animaux. Elle a regardé tranquillement ce grand monstre. Il a voulu rugir, puis il y a renoncé et l’a regardée. Il a fait deux ou trois autres tentatives, puis la bête féroce a cédé la place au grand lion symbole de force, qui s’est tourné vers Mary Baker Eddy, s’est laissé tomber sur ses grandes pattes avant et l’a regardée comme le ferait un grand chien de Terre-Neuve. Elle est restée silencieuse pendant quelques minutes, puis elle s’est éloignée doucement sans même commenter ce qui s’était passé.
Robb a écrit plus tard ceci :
Lorsque Hanover P. Smith m’a raconté cette visite au cirque, je me suis souvenu de ce que Mary Baker Eddy m’avait dit (lors d’une réunion précédente) : « Dieu m’a amenée à prouver chaque mot du livre. » Elle était là pour une raison précise. Elle était là pour prouver de manière pratique les affirmations contenues dans son petit livre (Science et Santé avec la Clef des Ecritures). Daniel se sentait en sécurité dans la fosse aux lions. Mary Baker Eddy savait qu’elle disposait du même pouvoir que celui qui protégea Daniel. J’imaginais la reine de l’humanité parlant au roi des animaux dans un langage que tous deux comprenaient, le langage de l’Amour.3
Dans son livre Mary Baker Eddy: The Years of Trial [Les années d’épreuve], le biographe Robert Peel interprète ainsi le sens de cette histoire :
D’une manière générale, cette petite histoire semble représenter une expérience qu’elle [Mary Baker Eddy] a consciemment apparentée à une victoire sur le magnétisme animal – une démonstration pour elle-même du pouvoir de l’Esprit sur l’instinct animal.4
Si nous ne disposons malheureusement pas d’information sur le(s) cirque(s) que Mary Baker Eddy a visité(s), le désir de voir cette « ménagerie » aurait été tout à fait conforme à ses inclinations. Entre autres exemples, on peut citer l’affection qu’elle a portée aux animaux de la ferme familiale, durant son enfance, ainsi qu’aux chevaux qu’elle gardait dans son écurie, sur sa propriété, et qu’elle utilisait pour ses promenades quotidiennes en calèche.
Pour plus d’informations sur ce sujet, vous pouvez lire l’article « Mary Baker Eddy et les animaux »
Cet article est aussi disponible sur nos sites en allemand, anglais, espagnol et portugais.
- William Bradford Turner, « Personal Recollections Regarding Christian Science and Mrs. Eddy, Half a Century Ago » [Souvenirs personnels au sujet de la Science Chrétienne et de Mary Baker Eddy, il y a un demi-siècle], 23 avril 1937, Souvenirs, 12-13.
- William Turner, « Personal Recollections Regarding Christian Science », 14-15. Voir aussi Yvonne Caché von Fettweis et Robert Townsend Warneck, Mary Baker Eddy: Christian Healer, Amplified Edition [Mary Baker Eddy : Une vie consacrée à la guérison spirituelle, édition augmentée] (Boston: The Christian Science Publishing Society, 2009), 422, et Robert Peel, Mary Baker Eddy: The Years of Trial [Les années d’épreuve] (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1971), 122.
- David S. Robb, 9 mai 1937, Souvenirs, 1-2.
- Peel, The Years of Trial, 122.